LES BIENS DE L’EGLISE

 

 

Grâce à la générosité séculaire de toute une population, l’église de Lasbordes possède de magnifiques œuvres d’art, témoins d’un riche passé. Pendant plus de trois siècles, la paroisse bénéficia d’importants revenus provenant de biens fonciers qu’elle a reçu de généreux bienfaiteurs.

 

LE CAMMAS DE LA GLEIZO

 

Le 9 juin 1483, Robert Gineste, ancien curé de Lasbordes, retiré à Saint Papoul fit son testament devant Alain Fougeron, notaire à Saint Papoul par lequel il légua à l’œuvre Notre Dame et de Saint Christophe Des Bordes un bréviaire et des linceuls à la chapelle du Purgatoire et une maison au prêtre qui desservira cette chapelle. Mais le plus grand bien que légua Robert Gineste à l’œuvre de l’église de Lasbordes est une métairie appelée cammas qu’il a acquis lui-même de Laurence Albigèze. Cette propriété comprenait bâtisses, sol, terres labourables, pré et vigne.

Cette métairie, aujourd’hui disparue, était située en partie dans la juridiction de Lasbordes au lieu dit Las Ginestes, et dans le terroir de Saint Martin Lalande à Pissebaques délimité au midi par le ruisseau du même nom. Actuellement, des ruines se trouvant dans un champ au lieu dit Le Cavaignal (au bord de la RN113) seraient peut -être les derniers vestiges du cammas. A l’origine, cette ferme s’appelait En Pezeille mais lorsqu’elle devint propriété de l’église de Lasbordes, elle fut dénommée Cammas de la Gleizo ou Campmas de l’église.

 

 

Figure 16 : Plan de la métairie du Cammas de la Gleizo, XVIIème siècle.

A la mort du testateur en 1484, l’œuvre mage entre en possession du cammas et afferme ses terres pour neuf années. Voici un exemple de bail passé au XVIIIème siècle.

Les marguilliers annoncent à la population par affiches et proclamations durant trois dimanches l’arrentement du cammas. Les bailles de cette église font crier dans les rues du village le montant du bail annuel et étant revenu auprès de la porte de l’église, les marguilliers reçoivent les offres faites par les intéressés. Le 9 juin 1767, se présente Christophe Baby à l’extinction du dernier feu et offre quarante neuf setiers de blé (le bail avait été fixé à quarante deux setiers par les marguilliers). Il s’agit de la dernière et meilleure offre faite à la dite œuvre puisque le 14 juin, le contrat du bail du Cammas est passé devant Me Courbière, notaire à Villepinte entre les marguilliers et Baby, brassier, habitant à Lasbordes. Le fermier doit offrir, chaque année, quarante neuf setiers de blé mesure de Toulouse et de remplir les conditions que nous allons voir plus tard. Ce fermier accepte la métairie du Cammas à titre de fermier pendant neuf années et neuf récoltes complètes et dévolues qui commenceront pour le travail à la Toussaint de cette année. Les quarante neuf setiers de blé doivent être beau et marchand, purgés à deux cribles et transportés dans le courant du mois d’août au lieu dit de Lasbordes dans un grenier indiqué par les marguilliers et à la charge du fermier.

Il est tenu également de faire, chaque année, six journées de bœufs et de charrettes pour le charroy des matériaux à être employés pour la réparation de la métairie du Cammas. Le fermier doit payer aussi six chapons et six gelines à chaque fête des Saints. Si la volaille ne soit point au gré des marguilliers, il leur sera loisible d’exiger pour chaque paire de chapons vingt quatre sols et pour les gelines vingt sols.

La dernière année de son bail, le fermier doit semer la quantité de vingt setiers de blé et laissera les terres bien cultivées et prêtes à être ensemencées. Les pailles, foin et autres pâturages seront laissés en bon état par le fermier.

Il devra aussi planter une allée d’ormeaux du sol de la métairie jusqu’au chemin du Cavaignal de la distance d’environ trois cannes, le fermier sera tenu d’entretenir et de soigner pendant le temps de son bail et replanter des arbres qui n’auraient pas pris et d’entourer le tronc de buissons pour le préserver du bétail.

Le fermier doit planter également six autres ormeaux autour du cammas, trois sur le devant et trois à l’aquilon. Lors de la plantation, il sera mis une quartière de sable fin au pied. Il devra planter et entretenir tous les ans vingt saules au bord du rec de Pissebaques. Le fermier doit aplanir la première année le sol de la métairie, il faut qu’il défriche le pré pour y semer de la graine de foin.

Les marguilliers remettront au fermier, à la Toussaint prochaine, une paire de bœufs, une charrette et autres outils ou bien la somme de cent cinquante livres pour l’achat du matériel. Les charges de la métairie, tant ordinaires qu’extraordinaires sont à la charge des marguilliers à l’exception de la taille du compoix cabaliste.

Dans le courant du mois d’août, les marguilliers reçoivent du fermier du cammas la rente prévue. Le blé est entreposé dans le grenier de la maison de Notre Dame. Il arrive que les marguilliers louent un grenier pour conserver le grain.

Par la suite, les bailles de l’église de Lasbordes vendent le blé. En 1665, quatorze setiers sont écoulés à Carcassonne rapportant plus de quatre vingt une livres. Les marguilliers vendent le blé à des voituriers. Mais une grande partie de la récolte est vendu aux habitants de la localité.

Selon la coutume, deux setiers servent à la fabrication des pains bénis que l’on distribue aux pauvres et une quartière de blé est versée à monsieur de Lasbordes pour la censive (1665). Le blé sert également à payer le chapitre de Saint Michel de Castelnaudary, en 1716 ce chapitre reçoit un setier.

Il arrive que le fermier ne paye pas sa rente, ce fut le cas en 1780 où le métayer du cammas ne fournit ni le prix, ni l’expédition de la ferme, il fut assigné en justice.

Les marguilliers de l’église de Lasbordes entretiennent le Cammas de la gleizo. Les réparations entreprises sont à leurs charges. En 1623, les bailles achètent cent quatre vingt dix tuiles canal pour réparer la toiture de la métairie.

Plus tard, en 1781, d’importants travaux sont réalisés au Cammas et notamment la construction d’un four pour cuire le pain. La pierre et la chaux utilisées proviennent des carrières de La Rouquette.

Le 2 novembre 1789, l’Assemblée Constituante enlève à l’Eglise les biens qu’elle possède et les transfère à l’Etat comme biens nationaux. Le Campmas de la Gleizo est mis en vente. Il est adjugé au sieur Jean-François Foyssac de Castelnaudary au prix de vingt cinq mille livres le 2 septembre 1791. Pendant la Révolution, ce personnage fut procureur syndic, il acheta bon nombre de biens nationaux ce qui fit de lui un des plus riche propriétaire de l’arrondissement.

 

L’église de Lasbordes venait de perdre à tout jamais le bien le plus précieux qu’elle avait reçu de Robert Gineste en 1484. La rente de cette métairie avait permis aux marguilliers de l’œuvre d’entretenir l’église, de l’embellir et de contribuer largement aux frais du culte pendant plus de trois siècles.

 

 

LES AUTRES REVENUS

Outre le Cammas de la Gleizo, l’œuvre Notre Dame et Saint Christophe possèdait d’autres biens composés en grande partie de terres. Par exemple, le champ de la Fount de Nandios, ancienne propriété de l’hôpital de Lasbordes, était situé au lieu dit La Barthe. Un autre champ se trouvait près des Masquières ainsi qu’une pièce de terre localisée près du pont du Tréboul.

Dans un inventaire des biens de l’église de Lasbordes datant de la fin du XVIIIème siècle, l’œuvre possède en plus des terres citées plus haut, un champ Al Mouli de l’Hort, la moitié d’une séterée à Saint Jory, un sol, un champ à La Barthe et plusieurs pièces de terre à Tourneléou et à Mousque Morte.Ces biens sont pour la plupart des obits.

L’obit de la chapelle du Purgatoire se composait de deux champs qui étaient arrentés. Il n’y avait aucune fondation pour cet obit si ce n’est que les offrandes des fidèles.

En 1775, la première pièce de terre dont Pierre Flouret est le fermier rapporte quatre setiers de blé alors que la seconde parcelle rapporte huit livres d’argent que paye par moitié Pierre Flouret et Pierre Bastouil. Dans le compoix de 1706, il est écrit que cet obit est détenu par le sieur Tailhan prêtre, il comprend un champ et une vigne situés près de la route de Pexiora.

 

L’obit de Labat (nom du bienfaiteur) se compose d’un champ situé sous le pech de Saint Jory. De nos jours, les anciens nomment toujours cet endroit « l’obit de Labat ».

 

Des pièces de terre, constituant l’obit de Prat (ou Peyrat), sont léguées à l’œuvre en 1463 par Pierre Prat marchand à Lasbordes. Ce bien se compose d’une condamine à Mousque Morte (cette terre est annexée à la cure), deux vignes et un champ à Belle Fougasse. Cet obit souvent appelé Peyrat et Fournier rapporte à l’église douze setiers de blé et six livres d’argent. Quant à l’obit de Fournier est formé, en 1706 d’une maison située dans le village, d’un champ à La Barthe et d’une pièce de terre à Saint Christol. Dans les archives paroissiales, l’obit de Fournier est souvent uni à l’obit de Peyrat ou Peprat.

 

Figure 17 : Testament de Pierre Prat, 1463.

En 1706, l’obit du marquis Pierre de Raymond-Lasbordes est constitué d’un jardin à la porte del Pech, de deux champs dont un est situé à Saint Christol et d’une pièce de terre aux Caves Vieilles.

 

D’autres possessions sont affermées, par exemple le 16 mai 1767, les marguilliers ont été d’avis de faire crier pendant trois dimanches la dîme de deux pièces de terre situées au Communal pour neuf années et neuf récoltes pour la somme de huit livres et cinq sols payable chaque année. Les marguilliers reçoivent aussi une rente du métayer des Masquières, d’une vigne qu’il travaille à Piquetalen (au lieu dit La Doctoresse).

 

L’œuvre possède également des habitations. Dans le testament de Robert Gineste, une maison est léguée à la chapelle du Purgatoire à l’usage du prêtre desservant. Une petite maison, léguée par Fournier, sera annexée plus tard par la cure. La chapelle Notre Dame possède une maison dans le village ainsi qu’un champ. En 1665, les marguilliers réparent le plancher du grenier de cette habitation pour y entreposer le blé du Cammas.

Le champ des Masquières est une possession de la chapelle du Christ Les revenus de ces biens furent destinés à l’entretien des chapelles obituaires.

 

 

 

La Révolution Française ne manquera pas de vendre les possessions de l’œuvre de l’église de Lasbordes comme biens nationaux. En 1791, terres et maisons sont mises en adjudication et vendues.

 

D’autres revenus étaient perçus par l’œuvre et notamment la vente du spontané du cimetière. Cette pratique est très ancienne, il s’agissait d’arrenter l’herbe du lieu. Il faut savoir que le cimetière était un terrain plus ou moins clos où le bétail pouvait entrer. L’herbe poussait entre les tombes et les marguilliers l’affermait à une personne. En 1719, les comptables de ladite œuvre font recette de huit livres provenant de l’herbe du cimetière. Après la Révolution, l’église a conservée cette pratique qui s’est maintenue jusqu’au début du XXème siècle. Les marguilliers vendaient également les branches des ormeaux du cimetière (1761).

Il arrive que l’œuvre vende les matériaux de démolition lors des travaux effectués à l’église ou au Cammas (tuiles, pierres, poutres, planches,… .). En 1766, les marguilliers vendent le bronze des anciens lustres mais aussi les cordes par lesquelles ils étaient suspendus.

A tous ces revenus, il faut rajouter les offrandes des fidèles faites au bassin de l’église.

 

La gestion de ces biens fut à la charge de laïcs appelés marguilliers.

 

 

 

LES MARGUILLIERS

 

Dans les chapitres précédents, on trouve souvent le terme « œuvre » qui désigne l’ensemble des personnes qui étaient chargées d’administrer les biens d’une paroisse. Ces personnes avaient le titre de marguillier littéralement « celui qui tient le registre ». L’œuvre de l’église de Lasbordes est appelée œuvre mage de Notre Dame et Saint Christophe. Cette dénomination a pour origine la dévotion toute particulière que l’on portait dans ce lieu à la Vierge (l’église de Lasbordes possède des reliques de la Vierge) et au saint patron de la paroisse.

Les marguilliers sont des laïcs choisis parmi les habitants de Lasbordes. Ce sont toujours des hommes d’age mûr sachant lire et écrire car leurs fonctions les obligent à tenir des livres de comptes. On retrouve parmi ces marguilliers les bourgeois de la localité et notamment les Fauré, les Lasouque, les Raymond et les Saissac. Ces trois premières familles avaient, chacune, un droit de sépulture dans les chapelles de Lasbordes. Ce droit n’existait plus en 1786. D’autres noms apparaissent dans les registres de l’œuvre : Rossignol, Baron, Tailhan, Flouret, Gagnoulet, Arcis,… .

Les marguilliers sont choisis par le curé de la paroisse conjointement avec les consuls du lieu. Leur renouvellement a lieu tous les ans dans l’église mais certains marguilliers gardent leurs postes pendant deux ou trois ans. Ces messieurs sont au nombre de treize. On en nomme trois au maître autel et deux dans chaque chapelle. La nomination des marguilliers était annoncée par le curé à la publication au Prône de la messe.

 

Comme nous l’avons vu plus haut, les marguilliers administrent le Cammas de la Gleizo et les autres biens fonciers et immobiliers de la paroisse de Lasbordes. Les revenus dont ils disposent sont employés à l’entretien de l’église paroissiale et de son mobilier. Il arrive que les consuls soient sollicités lors d’importants travaux. Le pavage de cet édifice en 1781 provoqua le rehaussement des chapelles et l’achat de grilles en fer forgé. La même année, les marguilliers avaient entrepris des travaux à la métairie. L’œuvre manquait d’argent pour terminer l’aménagement de l’église. Elle fit appel aux consuls pour qu’ils participent au paiement des travaux mais ces messieurs disposaient de faibles revenus. C’est le consul maire Etienne Arcis qui avança l’argent pour acheter la grille de la chapelle de Saint Eutrope.

Les marguilliers doivent acheter les objets et les fournitures nécessaires au culte divin. Ils assurent l’entretien et l’achat des reliquaires, des vases sacrés, des vêtements sacerdotaux et des livres de messe. Le luminaire est primordial dans la liturgie catholique. On utilisait, à cette époque, de l’huile pour brûler à la lampe du Saint Sacrement, les marguilliers achetaient également de la cire et de l’encens nécessaires aux offices religieux. En 1665, l’œuvre dépense cinquante cinq livres pour l’achat du luminaire et trente trois livres pour l’huile.

Les frais de la seconde messe sont aussi à la charge de l’œuvre. Les marguilliers contribuent aux œuvres de charité dans la paroisse. Ils dépensent annuellement deux setiers de blé pour fabriquer des pains bénis qui sont distribuer aux pauvres.

Dans le testament de Robert Gineste, en 1483, l’œuvre est obligée de « distribuer dans le lieu Des Bordes une charité en pain de neuf setiers de froment et de quatre charges de vin rouge bon et potable mesure Des Bordes comme il est coutume dans le dit lieu à la fête de la Toussaint ».

Les impôts incombent aussi aux marguilliers, ils payent la taille au consulat de Saint Martin Lalande et à celui de Lasbordes pour les terres du Cammas. L’œuvre règle la cotise des impositions du clergé, elle verse également au chapitre de Saint Michel de Castelnaudary un setier de blé. Toutes les recettes et les dépenses de l’œuvre sont contenues dans un registre de comptes tenu par les marguilliers. Ces derniers dressent un bilan financier de l’œuvre tous les trois ou cinq ans (cette période peut varier). Lors de sa visite pastorale, l’évêque vérifient les comptes des marguilliers. Mgr Daniel, évêque et seigneur de Saint Papoul, ordonne que les comptes soient rendus tous les ans, même si la charge des marguilliers continue plus d’une année. Il précise que ces messieurs deviendront responsables en leurs propres noms des comptes.

Monsieur de Lasbordes fait valoir ses droits sur les biens de l’église. Tous les vingt cinq ans, les seigneurs du lieu ont un droit de lods pris le douzième de la valeur des biens de l’œuvre. En 1784, ce droit seigneurial est demandé par Jean-Henry d’Hautpoul-Félines sur les biens de l’église et de la chapelle du Christ. Monsieur de Lasbordes réclament aussi un impôt appelé censive. En 1761, un procès est engagé devant le sénéchal du Lauragais entre l’œuvre et messire Anne Antoine de Raymond, chevalier et marquis du lieu car les marguilliers ne payent plus la censive à leur seigneur. Ce dernier réclame deux droits d’indemnité. Le sentence du sénéchal est la suivante : l’œuvre doit verser à monsieur de Raymond des arrérages pendant six ans à la Toussaint soit cent trente sept livres par an.

Il n’est pas rare que les marguilliers soient appelés à comparaître devant un tribunal. En 1679, un procès est engagé entre les bailles de l’église et Béranger sculpteur à Castelnaudary à propos de la commande du retable.

 

A plusieurs reprises, l’œuvre de l’église de Lasbordes est assigné en justice par le chapitre de Mirepoix au sujet des terres du Cammas de la Gleizo.

En 1668, le syndic de ce chapitre prétendant avoir un fief dans la juridiction de Saint Martin Lalande, assigne les marguilliers de l’œuvre de Saint Christophe en demande de nouvelles reconnaissances féodales d’une partie des possessions de la métairie. Ces reconnaissances sont celles du testament de Guillaume Sazy établi le 7 février 1512 en faveur du chapitre. La communauté de Lasbordes, assemblée en conseil avec les marguilliers, délibère de n’avoir jamais entendu parler de ce fief. Manquant de preuves, le chapitre resta dans le silence pendant un siècle au sujet de cette affaire. En 1768, une nouvelle assignation demanda des reconnaissances aux marguilliers d’une partie des ces possessions et le payement d’un setier de blé de censive avec arrérages depuis vingt neuf ans. Une fois de plus, les feudistes prouvent que les reconnaissances consenties en faveur du dit chapitre par Sazy se trouvent postérieures à la donation que fit Gineste en 1483 et qui légua, par son testament à l’œuvre Saint Christophe, la métairie. L’affaire demeure silencieuse sur certaines oppositions et le procès est suspendu. Seize ans après, en 1784, le chapitre de Mirepoix demande à l’œuvre de payer les arrérages des censives selon les titres qu’il prétend posséder. La Révolution Française mis fin à cette série de procès, les tribunaux n’ont jamais reconnu que les terres du cammas étaient en faveur du chapitre de Mirepoix. Ces procès engendrèrent, pour l’œuvre, des dépenses considérables en frais de justice, honoraires des feudistes et voyages à Toulouse où se jugeait l’affaire.

Les marguilliers sont de véritables administrateurs, ils défendent avec intérêts les biens de l’œuvre de l’église Saint Christophe. Mais certains marguilliers n’agissent pas avec le même zèle. En 1765, le curé de Lasbordes rédige une lettre à l’évêque de Saint Papoul, « Je ne saurais voir toutes les coquineries de la plupart des marguilliers…mais j’ai reçu de Me Borrel, notaire à Chaury, une liste, preuve de malversation du marguillier de la chapelle Saint Eutrope… ». Effectivement, ce marguillier utilisait les revenus de la chapelle à des usages privés.

 

Le seul souvenir que nous avons de ces administrateurs est un banc dit « des marguilliers » exécuté en 1789 qui se trouvait dans le chœur de l’église. Lors de la restauration du sanctuaire, ce meuble a été enlevé, espérons qu’il retrouvera prochainement une place dans l’église.

 

Pendant des siècles, la paroisse confia la gestion de ses biens aux marguilliers qui ont su les préserver. A la Révolution, l’église fut privée de tous les revenus que ses possessions lui apportaient. A partir de ce moment-là, la paroisse dû compter sur la générosité de toute une population.